Du 8 au 10 avril 2025, le Terminal de croisière du Port de Québec s'est transformé en un véritable carrefour d'innovations numériques. Le Rendez-vous numérique a rassemblé plus de 1000 professionnel·le·s autour de plus de 70 conférences et activités, explorant des thématiques aussi variées que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, l'entrepreneuriat technologique et les critères RSE (ESG).
Parmi les conférences marquantes, ma collègue Stéphanie Turmel et moi avons assisté à des présentations telles que:
- "Axeptio: Transparence, consentement et cookies dans un monde post-RGPD": en tant que partenaires d'Axeptio, il était particulièrement enrichissant de voir comment les enjeux liés à la protection des données et à l'expérience utilisateur évoluent. Cette conférence a mis en lumière l'importance d'une gestion éthique et transparente du consentement en ligne.
- "Tendance – Monde en mutation": une présentation inspirante sur l’évolution rapide du paysage numérique mondial, les nouveaux comportements des consommateurs, et les défis que ces changements imposent aux organisations désireuses de rester pertinentes dans un contexte d'innovation constante.
- "3 clés pour opérer une transformation numérique 'future-proof'": une conférence riche en conseils concrets pour bâtir des stratégies numériques résilientes et durables, en s'appuyant sur l'innovation, l'agilité organisationnelle et l'expérience utilisateur.
Ces sessions, parmi d'autres, ont non seulement élargi ma compréhension des défis actuels du numérique, mais ont également suscité des réflexions sur la manière dont nous, en tant que professionnel·le·s, pouvons contribuer à un avenir numérique plus éthique et inclusif.
Regarder vers l'avenir: repenser les métiers du numérique à l'ère de l'IA
Parmi toutes les conférences qui ont jalonné mon parcours au Rendez-vous numérique 2025, une en particulier m’a profondément marquée: celle du panel de clôture portant sur l'avenir des métiers dans le numérique. Une discussion franche, parfois dérangeante, mais absolument nécessaire pour toute personne qui évolue dans cet écosystème en pleine mutation.
En toile de fond, un constat sans fard: dans un contexte économique tendu, nous devons aujourd'hui produire plus avec moins de ressources. Les entreprises recherchent désormais des professionnel·le·s possédant des compétences de plus en plus fines, spécifiques et immédiatement mobilisables. La généralisation n'est plus suffisante ; l'expertise pointue devient la nouvelle norme.
Un autre sujet a frappé l’imaginaire: la place des femmes dans le numérique. Bien que leur proportion augmente, 25% de femmes dans le secteur ne suffit pas encore pour inverser les grandes dynamiques structurelles. Une réflexion qui invite à aller au-delà de la simple représentativité pour réfléchir à des actions plus systémiques.
En abordant l'intelligence artificielle, le panel a esquissé un avenir où le secteur sera polarisé entre deux grandes forces: l'innovation accélérée d'un côté, et la responsabilité éthique de l'autre. Deux courants qui exigeront de nous une adaptation permanente, une agilité intellectuelle sans précédent.
L’image évoquée par les panélistes était particulièrement parlante: de moins en moins d’agences traditionnelles, et de plus en plus d’agents augmentés par l’IA. Des petites équipes submergées par une mer de données, de canaux, de décisions à prendre, avec des budgets qui, eux, n'augmentent pas. Dans cet environnement, le stratège marketing d’hier devient l'architecte de l'IA de demain, avec des compétences totalement redéfinies.
Pourtant, certains fondements ne changent pas: maîtriser l’IA est plus efficace lorsqu’on a d’abord compris la tâche à accomplir sans elle. L’intuition humaine, le jugement critique, la créativité restent des compétences fondamentales, sur lesquelles les nouvelles technologies peuvent s'appuyer.
La durée de vie des compétences est aujourd'hui plus courte que jamais. Ce que nous savons faire aujourd'hui pourrait devenir obsolète demain. Cela impose un changement de posture : l’apprentissage ne peut plus être un moment isolé, il doit devenir un mouvement continu, inscrit dans notre quotidien professionnel.
Le panel a aussi posé une question essentielle: comment repenser la formation continue ? Il ne s'agit plus seulement d'assister à des séminaires obligatoires, mais d'engager une démarche active et personnalisée. Construire un plan de développement individuel devient une responsabilité partagée entre employé·e·s et gestionnaires, presque un nouveau contrat social du travail.
Apprendre ne se limite plus aux formations formelles. Cela passe aussi par l’expérimentation, la pratique, la création d'espaces pour "jouer" avec de nouveaux outils, développer des projets pilotes, tester, se tromper, recommencer. C'est aussi apprendre à maîtriser les risques que ces technologies apportent.
Vers un avenir numérique plus humain
Ce panel de clôture m'a rappelé à quel point l'humain reste au centre de la transformation numérique. Dans un monde où tout évolue à la vitesse de la lumière, notre capacité à apprendre, à nous questionner et à évoluer collectivement sera notre meilleure réponse. Non pas contre la technologie, mais avec elle, de manière responsable et éclairée.
À l'heure où les technologies redessinent nos métiers, une chose est certaine: apprendre à apprendre devient notre plus grande force. Plus que jamais, c’est notre capacité à évoluer avec conscience qui définira notre place dans l’avenir numérique.
Sommes-nous prêt·e·s à repenser nos compétences avant que ce soit le marché qui nous y oblige?